Le gouvernement de transition malien a annoncé la dissolution des partis politiques et l’interdiction de toutes leurs activités. L’annonce a été faite à la télévision nationale ORTM par Mamani Nassiré, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des réformes politiques et du soutien au processus électoral.
Selon cette déclaration, les réunions et autres manifestations des partis et organisations politiques sont désormais interdites. Toute infraction à cette mesure est passible de sanctions. Toutefois, les personnes occupant des fonctions au sein des institutions politiques et administratives en vertu d’une désignation politique sont autorisées à poursuivre leur mission, à condition de ne plus se réclamer de leur parti d’origine.
Le gouvernement justifie cette décision par l’abrogation de la charte des partis politiques. Mamani Nassiré a indiqué qu’il s’agit d’une étape dans un processus de réformes en cours. Une nouvelle loi est en préparation pour encadrer la vie politique du pays. Parmi les axes envisagés figurent la réduction du nombre de partis autorisés, le durcissement des conditions de création de nouvelles formations et la restriction, voire l’interdiction, de leur financement public.
Ces mesures interviennent dans un contexte de contestation. Ces dernières semaines, plusieurs partis politiques ont dénoncé leur dissolution comme une atteinte au pluralisme et aux acquis démocratiques. Un mouvement de protestation a émergé au début du mois. Plusieurs de ses figures ont été enlevées ces derniers jours par la Sécurité d’État, selon des sources locales, limitant les activités des militants pro-démocratie.