
En Guinée, la question de la langue officielle est un sujet aussi sensible que stratégique. Elle touche à l’identité, à l’histoire, à la gouvernance, mais aussi à la paix sociale. Dans un pays riche de sa diversité linguistique, où coexistent plus d’une vingtaine de langues nationales, le débat sur l’adoption d’une langue nationale comme langue officielle ne peut se réduire à une compétition de mérite linguistique. Il s’agit, avant tout, d’un choix de société, d’un acte de consensus national.
Un héritage colonial toujours dominant
Depuis l’indépendance en 1958, le français demeure la langue officielle de la République de Guinée. Il est la langue de l’administration, de l’enseignement, de la justice et des médias publics. Pourtant, il n’est la langue maternelle d’aucune communauté guinéenne. Son maintien s’explique par des raisons historiques, pratiques et diplomatiques. Mais il pose aussi des limites : fracture linguistique entre l’État et les citoyens, inégalités d’accès à l’éducation, exclusion des savoirs locaux.
Une diversité linguistique à valoriser, pas à hiérarchiser
La Guinée est un pays multilingue. Le peul, le malinké, le soussou, le kissi, le toma, le guerzé, entre autres, sont parlés par des millions de Guinéens. Ces langues sont porteuses de cultures, de mémoires, de visions du monde. Elles sont vivantes, dynamiques, et structurent les interactions sociales au quotidien. Mais leur coexistence ne doit pas devenir un terrain de rivalité identitaire. Aucune langue n’est supérieure à une autre. Le véritable enjeu est de savoir sur quelle langue nous pouvons nous entendre, au-delà de nos appartenances et de nos intérêts particuliers.
Le choix d’une langue officielle nationale : un acte politique de maturité
Choisir une langue nationale comme langue officielle ne signifie pas effacer les autres. Cela signifie reconnaître une langue comme vecteur de cohésion nationale, comme outil de gouvernance accessible, comme symbole d’unité. Ce choix ne peut être imposé. Il doit être le fruit d’un dialogue national, d’un processus inclusif, transparent et apaisé. Il doit reposer sur des critères clairs : compréhension inter ethnique, capacité d’appropriation, neutralité perçue, potentiel d’unification.
Plutôt que de trancher brutalement, la Guinée pourrait adopter une approche graduelle et pragmatique :
• Renforcer l’enseignement des langues nationales à l’école, dès le primaire.
• Expérimenter l’usage de certaines langues nationales dans l’administration locale.
• Former des traducteurs et interprètes publics pour garantir l’accès à la justice et aux services.
• Créer un Haut Conseil des Langues Nationales, chargé de piloter une politique linguistique inclusive.
Tout est question de consensus, d’entente mutuelle …
Dans un pays où les tensions ethno-politiques sont encore vives, la langue ne doit jamais devenir un instrument de division. Le choix d’une langue officielle nationale ne sera légitime et durable que s’il est porté par un consensus national, au-delà des clivages. Il ne s’agit pas de désigner la « meilleure » langue, mais celle qui, dans un esprit de compromis et de respect mutuel, peut incarner notre volonté commune de vivre ensemble.
La Guinée a aujourd’hui l’opportunité de réinventer son rapport à la langue, non pas en tournant le dos au français, mais en réhabilitant ses langues nationales comme piliers de citoyenneté, de gouvernance et de développement. Ce chantier exige du courage politique, de la pédagogie sociale et une vision à long terme.
Ousmane Bangoura, Manager Stratégie digitale, Spécialiste médias et communication, créateur de contenus culturels et éducatifs.
















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