Le Premier ministre, Bah Oury a pris la parole ce lundi lors de l’ouverture du forum sur l’avenir de la presse en Guinée, qu’il a lui-même présidé. L’occasion pour lui de revenir sur la fermeture récente de plusieurs médias dans le pays et de justifier cette décision par la nécessité d’encadrer l’exercice de la liberté de la presse.
Selon le chef du gouvernement, certaines entreprises médiatiques ayant vu leurs licences retirées ont manqué à leur devoir de responsabilité. « L’État est conscient des préjudices subis par les journalistes dont les organes ont été fermés », a-t-il reconnu. Toutefois, il affirme que cette mesure s’inscrit dans une logique de « refondation », visant à instaurer une culture de responsabilité au sein du secteur.
Le Premier ministre a insisté sur la nécessité pour les acteurs des médias de respecter certaines valeurs fondamentales. « Je comprends que dans l’écosystème des hommes et des femmes de médias, certains en souffrent parce qu’ils ont perdu leurs sources de revenus. D’où la nécessité pour nous tous d’être responsables », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une entreprise, y compris de presse, ne devrait pas être utilisée à des fins personnelles, mais fonctionner dans l’intérêt collectif.
Abordant la question de la liberté d’expression, Bah Oury a rappelé que celle-ci ne saurait être absolue, car elle reste conditionnée par les principes et les valeurs propres à chaque société. « Comment peut-on considérer que c’est une liberté d’insulter les valeurs et les croyances de l’autre ? », s’est-il interrogé, avant de souligner : « Ma liberté s’arrête où commence la liberté de l’autre. »